lundi 18 novembre 2024

La Chose

Une soirée ÉàT (1991)











Dans le cadre d'Écrire-à-Tokyo, le 16 novembre 2024 en soirée, a eu lieu une réunion au sommet dont le but secret fut de sommer de toutes parts Serge Cassini de s'expliquer sur son odieux texte La Chose japonaise. Une horreur littéraire, qui plus est, en accès libre. Et puis quoi encore ?

La Chose japonaise

Les questions des organisateurs ont été dans l'ensemble bienveillantes. On s'interrogea sur le pourquoi de tant de « glauqueries » (sic). Pourquoi fictionner de la sorte ? L'auteur sentant qu'on lui enfonçait des aiguilles dans l'inconscient, a décidé, in extremis, de fournir un document justificatif. Reproduit ci-après.

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Vingt ans en pente de défascination. On recule un peu plus en soi. On lance en rêve quelques tentacules blêmes vers du défendu.


Le Japon© est d’abord dans la tête. Ma sensation du Japon© est enfermée dans cet organe noir. Ce que la brume du texte essaie d’évoquer.


À chacun son altérité culculturelle la praline. Rétroviseur fantôme. Une laideur, une fadeur d’où perce la Japonaise©. Je vous prie de constater que votre invité se momifie dans un coin.


Je ne voudrais pas être taxé d’être-à-imagination. Je pars d’éléments du réel. Rassurez-vous. L’effet de lecture devra être cette transcription émotionnelle infidèle de la condition de l’allochtone.


La chose japonaise de Lacan devient, dans le texte, MacGuffin. Revenir au magasin nisshindō, à Shimoda. Car on voyage (si peu), on prend des notes qui feront office de filaments de mémoire de la rêvécriture.


Un auto-publié aura tendance à toujours tourner autour des mêmes idées-pots. Il finira par croire que ses TOCs le définissent. Cercle pervers. Ne pouvant couper deux trois idées, il se nécrose et ne passe pas à une autre chose, même japonaise©.


La matière réelle à pleines mains, s’enfoncer vers des surprises. Aller-retour micro-macro.


Vieille idée de bocal : The Jar. Vieille idée de l’ami mort qui laisse des écrits. Gérard L. (2015). L’histoire du Bordelais (synchronie, mec rencontré à l’Institut). Intertextualité, Tatami Story. Groupuscule d’amis (prescience de EàT). La mort absurde en terre étrangère, ses propres funérailles. Ridicule de la vie double. Scènes diverses retirées en creux (la femme triant au microscope les cendres, etc.), etc.


Non pas un texte qui explique le Japon©, décrit le Japon©, mais recrée une sensation d’y être pour toujours. Peindre, pas la chose, mais l'effet qu'elle produit.


Sensation du Japon©, masse indistincte, tirer à balle lucide dans la tête des personnages.


Solitude huilée. S’inventer un scénario de folie pour résister à la Normalie (bienséance virale, l’ennui encagé, éternelle gorgée de bière, regard sans tête sans enluminure, prophète de l’endormissement).


Entre irréalisme et bizarro lois physiques en débandade et tropes potaches + Autofiction et 無修正. Flou narratif.


Structure en PATRIOCHKA.


(1 découverte de la tête

(2 la chose japonaise

(3 le groupe d’amis

(4 l’écrit de Jean

(5 une page de cahier)

) ) ) )


Un texte de SUBFICTION a pour ambition ultime (non-consciente) d’être macule de Rorschach. Chacun y voit midi à sa porte.


Au croisement, il faut choisir entre la Grande Fatigue et la Folie Simulée. Se scotcher les paupières dans le rêve. Jouer au limbique dans les limbes de la Normalie.


Quand je dis « écriture automatique », je dis « pas de préoccupation du beau style », « tunnel de l’acte d’écriture ». Quand je dis « étrangeté », je parle de ce sentiment que le Japon© en entier nous regarde de biais.


Saturé d’images frappantes et d’épisodes absurdes, souvent inquiétants, qui forment un puzzle mystérieux, l’ambiance étrange et la présence de détails incongrus dans des scènes banales (Cgpt).


Tokyo n’est que le couvercle d’un ennui congénital. Le crevard materné cherche à se compliquer le cerveau pour être au décentre du monde. Le cut-up est son petit ami imaginaire. Le bourdonnement culturel lâche ses harmoniques appelées angoisse. Attention à ne pas trop s’endoctriner d’oubli.


Ce n’est pas exactement le rêve nocturne ou la rêvasserie, ou même un exercice d’imagination. C’est un contrat de chamanisme énervé.


On joue en amateur à la lobotomie. On pense trop à l’alcool. Pour se redresser, on fantasme une sauce 超迷惑. S’égarer en criant gare, pendre ses repères, déconcerter la musique, plier le perplexe, tremper dans la tromperie, se réduire en erreur, s’enduire de séduction hors-sol. Il est très difficile de devenir fou à Tokyo. Rafistoler ce que l’on peut. Au cas où.


Fictionner plus vite que les ombres, pour ne pas retomber dans l’utérus du Japon©. Vivre comme une tête déjà morte dans le bocal de la solitude, dont Tokyo© est le couvercle.


# LIENS


Shimoda

Irrealism

Bizarro fiction


sc

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